Langage

Ici, je parle de mon expérience, de mon opinion personnelle, qui en aucun cas n'est à prendre pour acquis. Il n'y a pas de portrait unique en adoption internationale, car il y a tellement de choses à considérer (âge de l'abandon, la façon dont l'abandon c'est fait, le nombre de milieu où l'enfant a vécu, la qualité du milieu de vie de l'enfant, l'âge de l'adoption et évidemment le caractère bien à lui de l'enfant). Alors, il n'y a pas de bonne ou mauvaise façon de faire. Tout ce que je décris, je l'ai fait en fonction de ce que je pensais qui était bon pour notre enfant, c'est-à-dire que j'ai écouté mon instinct maternel et je suis allé dans la direction où je me sentais à l'aise. Également, je voulais faire remarquer, que ce qu'on lit ou entend sur le sujet de l'adoption internationale, n'est pas toujours exact, car chaque enfant est unique. Pour notre garçon, ça c'est passé souvent à l'inverse de ce que je m'attendais à avoir comme réaction. Alors, ce blog sert à montrer l'autre côté de la médaille de l'adoption internationale.


Un enfant apprend facilement une deuxième langue dans la mesure où il en possède déjà une première. C'était le cas de notre garçon qui savait, à l'âge de 26 mois, les lettres et les chiffres dans sa langue maternelle (anglais) et disait et comprenait des mots en anglais et en Tagalog. De plus, il avait été stimulé avec des émissions de «Baby Einstein».

Pour ce qui est du langage utilisé, sa langue d'origine (anglais et quelques mots de Tagalog dont la défiinition des mots avaient été fourni par la famille d'accueil) a été utlisé que pendant la période de familiarisation qui a duré quelques semaines.  Ensuite, nous lui parlions en anglais et nous traduisions la phrase en français pour s'assurer d'une bonne compréhension. Nous avons fait ça pendant 1 à 2 mois et ensuite on a laissé tomber l'anglais pour le français uniquement, car d'après moi, la seule façon d'apprendre le français était de lui parler cette langue. Tous les moments intimes étaient bons pour communiquer : le bain, le changement de couches, la routine du dodo. Nous lui avons appris les bruits des animaux, nos noms, les parties du corps, les couleurs, les lettres, les chiffres et nous lui avons raconté beaucoup d'histoires. Vu que nous l'avons exposé rapidement au langage du français, il a pu le développer rapidement. Après deux mois, il pouvait dire et comprendre 100 mots et à  chaque jour, il apprenait de nouveaux mots. Effectivement, il a compris très rapidement tout ce qu'on lui ditsait et il s'exprimait beaucoup.

Durant, les rencontres avec l'infirmière, celle-ci m'a demandé si je voulais rencontré une orthophoniste. J'ai accepté, car notre garçon avait déjà 2 ans à son arrivée et je ne savais pas s'il aurait de la difficulté à apprendre le français. Alors, quelques mois après l'arrivée de fiston, j'ai reçu un téléphone pour des ateliers de parents sur le langage, car l'infirmière m'avait référé à l'orthophoniste. Ces 3 ateliers  (1 rencontre par 2 semaines) consistaient à des groupes de parents assistant à des séances d'information mais sans les enfants. J'ai eu beaucoup de documentation et l'orthophoniste du Centre de santé et de services sociaux de notre région nous donnait des stratégies pour stimuler le langage, des trucs pour ajouter du langage et des expériences et elle répondait à toutes nos inquiétudes. Pour mon cas, ça m'a été utile, car j'avais une échelle de comparaison à savoir si  son développement du langage était normal. Aussi, ça m'a aidé à l'aider à prononcer la lettre «c», car il disait «prème» au-lieu de «crème» et «pinq» au-lieu de «cinq» et à prononcer  les accents qui n'existent pas dans la langue anglaise. Évidemment, je lui ai laissé du temps à apprivoiser sa nouvelle langue, mais j'étais moins stressée, car je savais que dans son cas tout allait bien et même, qu'il parlait mieux qu'un québécois de son âge étant né au Québec. Les gens étaient surpris de constater qu'il parlait beaucoup pour son âge et lorsque je leur disaiais qu'il ne parlait pas français avant ses 2 ans, ils n'en reviennaient pas de son franc parler. Si j'avais eu des problèmes, j'aurais pu prendre rendez-vous avec l'orthophoniste, mais cette fois-ci, nous aurions eu un suivi individuel à court terme (4 à 6 rencontres) et avec un plan d'intervention, si ce n'était pas suffisant. Quand fiston a eu 4 ans, j'ai eu un téléphone de l'orthophoniste, car elle n'avait pas eu de mes nouvelles depuis 1 an et sachant qu'il commencerait l'école bientôt, elle voulait savoir si elle fermait le dossier. Vu que notre garçon s'exprimait bien, je leur ai dit qu'il pouvait fermer le dossier.

Donc, à part quelques petits problèmes de prononciations au début, notre fils a parlé et compris le français très rapidement. Nous avons souvent eu des commentaires comme quoi il parlait beaucoup et franc pour son âge. Selon moi, à 3 ans, il parlait comme un enfant de 5 ans. Ainsi, un enfant adopté à l'internationale peut très bien parler le français et rapidement à condition de bien parler sa langue maternelle et d'avoir été stimulé en bas âge (ex. Baby Einstein ou autres émissions éducationnel).